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« Les étonnantes vertus de la méditation »

12 janvier 2019

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Je ne résiste pas à l’envie de vous présenter une synthèse de l’excellent documentaire diffusé sur Arte : « Les étonnantes vertus de la méditation ». Voici les points principaux. Ce sont pour certains des propos et des hypothèses sérieuses de chercheurs et pour d’autres des résultats d’études scientifiques.

Effet de la méditation de pleine conscience sur la dépression

Après deux épisodes dépressifs, les études ont montré qu’une pratique quotidienne de 20mn réduit de 50% les risques de rechute.

L’amygdale et la méditation

L’amygdale est une partie du cerveau limbique constituée de petits lobes symétriques en forme d’amande. Impliquée dans les émotions, on la décrit souvent comme le centre de la peur, de l’anxiété et de l’angoisse. Les personnes qui souffrent d’anxiété ont eu plus d’expériences qui engagent l’amygdale. De ce fait, elle est plus grande chez eux. La chercheuse Gaëlle Desbordes, du Mass General Hospital de Boston, a prouvé que ce phénomène est réversible. Ses analyses sur un groupe test ont montré qu’après un programme de 8 semaines de pratique de méditation de pleine conscience, l’activité de l’amygdale s’est réduite. Elle leur a fait écouter des phrases du type « I’m a loser » avant et après les huit semaines. Avant le programme, à l’écoute de ce message, l’amygdale restait active très longtemps, comme une résonance. Ce qui est une des caractéristiques des troubles dépressifs. Après les 8 semaines, l’activité de l’amygdale s’était réduite. Les personnes parvenaient à lâcher prise plus tôt.

Il semble qu’en entraînant efficacement son cerveau, il peut corriger par lui-même certains de ses dysfonctionnements. Ainsi, du fait de la pratique de la méditation, des changements anatomiques et fonctionnels dans le cerveau deviennent la nouvelle norme. Il s’avère que méditer modifie de multiples parties du cerveau au point qu’on ne peut pas en faire l’inventaire exhaustif.

Méditer stimule notre neuroplasticité

Le professeur Richard Davidson, de l’université du Wisconsin, à Madison USA, référence mondiale, affirme que le cerveau se modifie avec chaque expérience vécue. C’est le principe de la neuroplasticité. La plupart du temps cela se passe malgré nous. Nos cerveaux sont façonnés par ce qui se passe autour de nous. Avec la méditation, ce que l’on fait c’est qu’on dirige enfin notre cerveau : on oriente volontairement la neuroplasticité. La méditation est pour lui une forme d’entrainement mental. Immunologues, cardiologues, endocrinologues et gastro-entérologues s’intéressent à la méditation de pleine conscience. Aux USA, 250 hôpitaux proposent des stages d’initiation à leurs patients. Est-ce de l’autosuggestion ? En tout cas ça marche.

Le Stress

Le stress est la grande pandémie du 21e siècle. Il est un facteur majeur de mortalité et de morbidité, autrement dit de maladie. Et si l’identification du stress psychologique comme facteur de risque pour la santé n’a, pour l’instant, été relevée de façon convaincante que pour les maladies cardio-vasculaires, les maladies auto-immunes, le diabète et la dépression le travail d’exploration se développe en particulier sur le lien entre stress et inflammation. La médecine lutte dans ce contexte contre les réactions excessives de notre système immunitaire qui conduisent à des maladies inflammatoires chroniques. Selon le professeur Richard Davidson, la méditation aurait un effet anti-inflammatoire, elle pourrait agir sur les agents biologiques responsables de l’inflammation. Des tests ont été menés sur des personnes en situation de stress psychosocial. Elles étaient en phase de recrutement pour un job. Elles ont été suivies alors qu’elles passaient un entretien d’embauche, qu’elles devaient réaliser des exercices de calcul mental et tenir un discours en public. Ce qui est considéré comme un stress long et intense. L’étude nous apprend que chez ces personnes, la production prolongée de cortisol* (hormone du stress) provoque l’affaiblissement du système immunitaire et favorise du coup les réactions inflammatoires. Et lorsque le taux de cortisol diminue à nouveau, l’organisme connaît un retour à la normale beaucoup plus rapide avec une diminution des réactions inflammatoires.

Une autre étude a été réalisée en exposant l’épiderme de personnes volontaires à la capsaïcine (un extrait qu’on trouve de piment) ce qui provoque une réaction inflammatoire de la peau. La comparaison des résultats obtenus entre un groupe test et un groupe de personnes ayant suivi un programme de 8 semaines de pratique de la méditation de pleine conscience, montre que la réaction inflammatoire à la capsaïcine chez les personnes qui ont médité a baissé à l’issue des 8 semaines. On module donc sa réponse physiologique au stress par la méditation. *Le cortisol est une hormone qui active certaines parties du cerveau pour permettre à l’organisme de répondre efficacement à une éventuelle menace.

L’émergence de la psycho-neuro-immuno-endocrinologie

La méditation modifierait les équilibres complexes appelés psycho-neuro-immuno-endocrinologiques qui font le lien entre nos pensées, nos émotions et leurs effets sur notre santé. La méditation muscle le cerveau et lui donne les moyens d’agir sur l’ensemble du corps.

Avec la méditation les patients deviennent plus actifs dans leur traitement

Le professeur Corinne Isnard-Bagnis de La Pitié Salpetrière spécialisée dans l’accompagnement des malades, constate qu’avec la méditation, les patients reprennent contact avec leur corps. Ils sentent à nouveau certaines parties du corps et deviennent plus actifs dans leur traitement. Car ils deviennent en capacité à se dire « Tiens, c’est bizarre, je sens çà. Est-ce que c’est un effet secondaire du traitement ou est-ce la maladie qui évolue ? ». Forts de cette capacité de ressenti augmentée, ils peuvent en parler avec l’équipe médicale et permettre à celle-ci de moduler les décisions et le traitement au plus près de l’évolution des choses. Et le professeur de conclure que c’est plutôt utile quand on doit vivre toute sa vie sous contrôle médicale !

L’effet de la méditation sur le vieillissement cellulaire

L’étude « Samatha », menée au sein de l’Université de Californie montre que la méditation influence l’un des mécanismes les plus fondamentaux de notre biologie : le vieillissement des cellules. En effet, 3 mois de pratique intensive de la méditation de pleine conscience augmentent de 33% la présence de la télomérase dans l’organisme. Or celle-ci a pour fonction principale de contribuer à l’intégrité des chromosomes au cours des divisions cellulaires successives. Elle permet l’entretien voire le rallongement des télomères. Situées à l’extrémité des chromosomes, ces structures très particulières empêchent des remaniements chromosomiques potentiellement létaux pour la cellule. Ils sont des marqueurs importants de notre longévité. Il serait donc possible de vieillir en meilleur santé en s’asseyant sur un coussin de méditation…